Une étude de la place des communautés musulmanes dans la France des années 2010. L'auteur analyse l'évolution de la pratique et de la représentation de l'islam depuis les années 1990, les ruptures et retours aux traditions, le lien entre politique internationale et sentiment communautaire, l'islamophobie et le rapport avec la laïcité.
Un salarié prétend que sa religion lui impose de prier en pleine réunion, un autre explique qu'il n'a pas le droit de toucher un échantillon contenant de l'alcool, un troisième arrache les affiches de la cafétéria parce que "sa religion lui interdit de voir des silhouettes humaines", un quatrième refuse de saluer les femmes... Une entreprise plus loin, des salariés sont systématiquement discriminés : les recruteurs les ont déjà catalogués avant même toute évaluation. Comment faire la part des choses entre ce qui relève de la liberté de culte et de conscience et ce qui révèle un dysfonctionnement ou du radicalisme ? Que cela débouche sur du laxisme ou de la diabolisation, le manque de repères sur l'islam déstabilise. Ce livre propose une grille de lecture à partir de nombreuses recherches réalisées au sein des entreprises.
La France actuelle est l'héritière d'une longue tradition en matière d'accueil des dieux apportés par les immigrés. Si la monarchie du XVIIe siècle entendit convertir au catholicisme morisques et musulmans, le Malesherbes de l'édit de tolérance (1787) a voulu un texte assez plastique pour satisfaire, au-delà des protestants, de potentiels immigrations et leurs dieux ; la loi de Séparation (1905) a poursuivi dans la même voie, chance plus que handicap pour l'islam, par exemple.
Système de pensée à la fois théologique, juridique et sociopolitique, l'islam a-t-il des difficultés particulières à reprendre à son compte les fondements sur lesquels reposent la laïcité à la française (et notamment les Lumières) ? Peut-il laisser ses fidèles se référer à un État émancipé de tout principe divin ? D'un autre côté, il est évident qu'il doit bien s'adapter à une situation sans guère de précédents : plutôt que de penser la laïcité dans l'islam, il faut penser l'islam clans la laïcité. Ce livre ambitionne de prendre toute la mesure des mutations qui traversent actuellement les communautés musulmanes de France et oeuvrent à la redéfinition des contours de l'islamité dans un environnement sécularisé et pluraliste.
Les mécanismes de l'exclusion sont fondés sur un rejet systématique de la différence, réelle ou supposée, constatée ou construite, question qui est au centre du débat actuel sur les relations entre les valeurs universelles et les identités particulières et qui prend en France une tournure particulièrement importante compte tenu du pacte républicain, laïque et social établi depuis plus de 100 ans, héritage du siècle des Lumières et de la Révolution française. En partant du modèle républicain, l'auteur étudie la façon de concilier en son sein la volonté pour un individu ou un groupe d'affirmer son identité et le respect de l'intérêt général qui ne peut se résumer à la seule somme des intérêts particuliers.
Ce livre est une réflexion issue d'enquêtes sur l'itinéraire de jeunes des milieux marginalisés, entraînés par leur destin commun, à la suite d'une histoire qui a commencé par l'immigration de leurs parents. L'auteur reconstruit l'histoire d'une recherche spirituelle qui s'égare dans une vision rigoriste du religieux. Ses analyses sont fondées sur les récits de ces jeunes, qui se trouvent relégués à la marge d'une société inégalitaire.
La "laïcité à la française" fait figure d'exception, rarement comprise à l'étranger. En France, elle rassemble un large consensus. Et pourtant, nombreuses sont les divergences en ce qui concerne son interprétation. Après un rappel des termes du débat et de son évolution, les 139 questions présentées dans ce recueil se font l'écho de multiples interrogations : Était-il normal de mettre les drapeaux en berne pour la mort du pape Jean-Paul II ? ; la laïcité est-elle une invention française ? ; qui est propriétaire des édifices religieux ? ; quelles sont les ressources de l'Église catholique ? ; les autorités religieuses peuvent-elles intervenir dans le débat politique ? ...
L'objectif de cette contribution est de réfléchir aux maux de l'école de la République, laïque, gratuite et obligatoire, qui a daigné recevoir en son sein les élèves fruits d'une immigration maghrébine. Pour répondre aux différentes problématiques, chaque contribution tente d'aborder les questions fondamentales autour de la place occupée à l'école par une catégorie d'élèves issus de l'immigration.
Peut-on encore chanter la douce France ? Est-il encore si doux, ce « cher pays de mon enfance » ? La France d'aujourd'hui ne se berce plus de ces tendres insouciances. C'est un pays en crise, hanté par le chômage et les émeutes des banlieues, où le déclin économique menace, où l'identité nationale se confronte à l'apparition du communautarisme, où un tribun d'extrême droite accède au second tour d'une élection présidentielle... Un pays qui ne sait comment affronter son passé colonial et promulgue des lois mémorielle contestables et contestées. Un pays enfin dont les institutions semblent incapables de répondre aux questions soulevées par la mondialisation des échanges et des flux migratoires... (extrait de la quatrième de couverture).
Vingt ans après son livre L'immigration : une chance pour la France, l'auteur réitère, avec Olivier Picard, son appel à une prise de conscience de l'immense richesse que représente la diversité française. Diversité raciale, culturelle et religieuse. Il tord ainsi le cou aux idées toutes faites, aux réflexes nationalistes et aux sentiments de peur. Il propose des solutions et des mesures politiques (laïcité, logement, éducation, décentralisation,...) à adopter d'urgence pour tirer parti de ce formidable potentiel.
La France a inventé un nouveau mode d'action publique, la discrimination positive territoriale, instrument ingénieux de gestion de l'ethnicité qui permettrait à la fois d'agir en direction des minorités et de conserver le principe républicain de neutralité de l'État. Cette équation entre territoire et ethnicité, qui fait aujourd'hui l'unanimité, est cependant à interroger. C'est ce que propose de faire cet ouvrage à travers une étude historique et empirique des politiques de la ville, à qui on doit en France la construction des "quartiers sensibles" en catégorie de l'action publique. Il explore plus particulièrement trois champs problématiques : le développement et l'institutionnalisation des pratiques de discrimination positive territoriale, l'arrimage au territoire des politiques d'intégration puis de lutte contre les discriminations, et enfin le soutien public aux organisations "communautaires" des migrants et de leurs descendants.
En 1902, A. Leroy-Beaulieu publie Les doctrines de haine : il analyse trois « haines » de son époque, l'antisémitisme, l'antiprotestantisme et l'anticléricalisme. La troisième se réclame de la République, de la démocratie. Elle se manifeste par la lutte anticongréganiste et l'objectif d'une « laïcité intégrale ». La séparation des Eglises et de l'Etat est-elle une nouvelle étape vers cet objectif ? Non : la même Chambre qui avait voté les mesures anti-congréganistes adopte une loi permettant de diminuer progressivement l'intensité du « conflit des deux France ». C'est ce « tournant », dépassant une situation de haine, que nous tentons de décrypter.
Réflexion de portée générale sur la discrimination ordinaire en France. Pour l'auteur, elle repose sur l'enfermement de celui qui tombe sous ses coups, dans une double contrainte : celle de devoir être "normal", sans pouvoir satisfaire cette injonction. La prospérité des pratiques discriminatoires s'alimenterait à deux sources : d'une part, l'incompréhension et/ou la manipulation du concept de laïcité ; d'autre part, le déni de l'égalité de traitement.